
Cyriack Garel se souviendra toujours de son premier match en professionnel. (© SoFoot)
Rancho Cucamonga Parti cet été pour s’engager avec Avranches (vous pouvez retrouver le premier entretien que j’avais eu avec lui ici), Cyriack Garel m’a accordé une interview exclusive pour faire un premier bilan sur sa carrière.
Nisko I. Son passage à Reims
ploemeur annonces gay Bonjour Cyriack, tout d’abord je tenais à te remercier pour le temps que tu m’as consacré afin de réaliser cette interview.
Tu as quitté Reims cet été, après 2 saisons passées au club. Quels souvenirs gardes-tu de ton passage en Champagne ?
C’était un passage assez rapide puisque je n’ai fait que 2 ans. Rapide, mais très enrichissant sur le plan humain, mental et sportif. Quand j’étais au Stade Rennais, je n’avais pas du tout eu l’occasion de côtoyer le monde professionnel, j’étais vraiment resté chez les jeunes.
Dès les premiers mois en arrivant au Stade de Reims, je suis passé avec les professionnels, j’ai fait progressivement les entrainements. Ça m’a permis de connaitre le monde adulte, le monde professionnel et de passer un cap sportivement et dans la tête. Suite à ça, j’ai rencontré des gens super, on avait un bon groupe au centre de formation et puis honnêtement, j’ai quand même en majorité de très bons souvenirs, même si la dernière année s’est un peu moins bien passée sur le plan sportif puisque j’ai été blessé au genou pratiquement toute l’année.
D’ailleurs, suis-tu toujours l’actualité du Stade de Reims depuis ton départ ?
Oui oui, je suis les résultats de l’équipe tous les week-ends ! Je regarde quand je peux regarder, honnêtement pas souvent puisqu’en National on joue souvent le vendredi soir comme la Ligue 2, mais en tout cas je suis toujours les résultats. Et puis j’ai gardé pas mal contact (même beaucoup) avec Grégoire Amiot, donc on continue à se voir. Forcément moins que quand j’étais à Reims (rires), mais on reste en contact et on continue à se voir. J’ai aussi gardé contact avec Tom Duponchelle et Virgile (Piechocki, ndlr) du groupe CFA. Avec David Guion, Thomas Trochut (jusqu’alors responsable des gardiens pour la formation et pré-formation, ndlr) et le kiné Romain Marteau on se donne des nouvelles, de temps en temps. Mais essentiellement avec le groupe de la réserve.
Finalement, j’imagine que le souvenir qui doit te venir à l’esprit en premier est ce match incroyable à Metz, où tu te retrouves sur le devant de la scène pour la première fois de ta carrière…
Oui, c’est ça ! C’est arrivé rapidement après mon arrivée, et c’est sûr que c’est le souvenir majeur. Quand on me demande ce que je retiens de mes deux années à Reims, forcément c’est ce qui me vient à l’esprit en premier. C’était quelque chose d’assez fort, et c’est ce qui a vraiment lancé les deux années en me faisant comprendre qu’il fallait que je m’accroche, que je pouvais y arriver, et que ce n’était pas impossible.
Après ces bons moments et avec du recul, as-tu des regrets sur ton aventure au club ?
Non, du tout. Comme je te l’ai dit tout à l’heure, ça m’a beaucoup apporté. Même si je n’ai rien fait la deuxième année sur le plan sportif puisque j’ai été blessé toute l’année, ça m’a beaucoup appris mentalement. Tout ce que j’ai vécu, tout ce que j’ai dû surpasser, je pense que ça m’apportera beaucoup dans ma future carrière.
En prenant l’exemple d’Alban Lafont à Toulouse, qui a su saisir l’opportunité qu’il a eu pour s’imposer dans l’équipe, penses-tu que tu aurais pu suivre la même trajectoire que lui ?
C’est difficile à dire… C’est un environnement différent, dans un club différent. Honnêtement, on ne peut pas dire si j’aurais pu le faire ou non. C’est deux clubs différents, deux visions différentes et deux situations différentes.
II. Son arrivée à Avranches
Avant de démarrer cette nouvelle saison, tu as dû te remettre d’une importante blessure au genou. Comment as-tu vécu cette situation, c’est-à-dire le fait d’être blessé sans être forcément fixé sur ton avenir en club ?
C’était une situation qui n’était pas évidente. J’avais déjà connu des situations où j’étais blessé et où je ne connaissais pas non plus mon avenir, mais là c’était particulier. Je n’étais pas encore remis de ma blessure au genou que je me retrouvais en fin de contrat, et pas prolongé par le Stade de Reims. Il fallait que je retrouve un nouveau projet sportif en sachant que je ne pouvais pas encore courir, donc c’était compliqué de retrouver quelque chose. Au final, Avranches a tenté le coup avec moi, ils n’ont pas l’air de regretter pour le moment donc c’est bien… (rires)
Pour l’instant ils ne m’ont rien dit, après je ne peux pas te dire… (rires)
Je pense qu’ils m’ont fait confiance et que je leur rends la confiance pour le moment, donc c’est bien. Honnêtement, j’étais content de retrouver un aussi beau projet sportif parce que je me voyais mal embarqué en voyant que j’avais du mal à récupérer. Il fallait que je trouve quelque chose pour rester dans le circuit, donc je suis content d’avoir trouvé ce club.
Ce club c’est donc Avranches, un club de National. Comment s’est déroulée ton intégration au groupe ?
Très bien ! Ça s’est fait progressivement, puisque quand je suis arrivé je reprenais juste la course. Je suis arrivé avec le préparateur physique, on y est allé doucement, par étapes. Je ne pouvais pas encore être avec le groupe et c’est toujours difficile de s’intégrer quand on n’est pas avec le groupe directement… Mais malgré ça les gars sont venus vers moi, m’ont demandé ce que j’avais, d’où je venais, et se sont tout de suite intéressés à moi. Au final, l’intégration s’est super bien faite. Même blessé, ils sont venus vers moi et c’est allé vite en fait, ils m’ont intégré rapidement.
J’imagine qu’être considéré par ses partenaires dès son arrivée dans un groupe c’est très important…
Oui voilà, c’est ça. C’est pour ça que c’est pas évident d’arriver blessé et de voir qu’on ne peut pas être avec le groupe, qu’on ne peut pas suivre le groupe au quotidien. Parce que quand personne ne nous connait, c’est moins évident quand on s’entraine pas avec eux. On s’intègre d’une part en dehors du terrain, mais c’est surtout sur le terrain et avec le football que l’on s’intègre le plus.
Pour avoir eu l’occasion d’aborder ce sujet avec toi, tu m’as confié que tu n’étais pas le gardien numéro 1, et que tu continuais ton apprentissage en CFA2. Comment vis-tu cette situation, et comment se passe la concurrence entre les gardiens ? Est-ce que tu t’es fixé des objectifs à atteindre à court ou à long terme en rapport avec ça ?
Honnêtement, moi je le vis bien. L’objectif cette année était clair : il me fallait du temps de jeu pour revenir au meilleur niveau, parce qu’après un arrêt d’un an comme ça c’est pas évident de revenir. Donc il me fallait du temps de jeu, que je trouve en CFA2. J’arrive à enchainer les bonnes performances donc je suis content.
Après, la concurrence entre le premier gardien et moi se passe bien, elle est saine. Pour l’instant, c’est lui qui joue et je sais que c’est lui qui va jouer. Mais la concurrence est saine, et puis après c’est à moi de travailler aussi pour essayer d’aller grappiller du temps de jeu en National puisqu’à long terme, l’objectif est de passer numéro un à l’US Avranches. Après avoir fait une année pleine en CFA2, l’objectif est d’aller voir au dessus après. Forcément, il faut être ambitieux. Pas prétentieux, mais il faut avoir des ambitions sinon c’est pas possible de continuer dans le foot.
En plus du championnat, vous réalisez cette année un superbe parcours en Coupe de France puisque vous êtes qualifiés pour les huitièmes de finale ! Même si tu ne disputes pas les matchs, cela doit être vraiment excitant…
Je la vis comme si je la jouais. A la fin du match, je suis aussi content que les autres parce que le match je ne le joue pas, mais toute la préparation, toute la ferveur avant je la sens, je travaille avec les gars. On a un groupe vraiment soudé, donc au final bien sûr que j’aimerais jouer, mais je suis aussi content que les gars à la fin des matchs ou pendant la préparation. L’atmosphère de travail est la même pour moi que pour les autres.
III. Sa carrière
Aujourd’hui, tu as eu la chance de connaitre le monde professionnel et le monde amateur. Concrètement, quelles sont les différences entre ces deux univers ?
C’est deux mondes bien différents. Quand on est dans le monde pro, on attend énormément de nous au quotidien. Tous les jours, tous les jours, tous les jours (il insiste).
C’est vrai qu’on a tendance à ressentir cette pression qui peut peser parfois. Ici, à Avranches, c’est plus amateur mais on a un rythme de professionnel. C’est notre métier à tous, personne n’a une autre activité à côté, donc l’exigence est là aussi.
Après, c’est vrai que quand on est un peu moins bien ou moins bon, on nous tombe peut-être moins vite dessus, on nous laisse plus le temps. C’est plus diplomate comme milieu. C’est bien aussi, ça permet de voir deux univers différents.
Espères-tu retrouver le monde pro un jour ? Ou peut-être que ce monde amateur voire semi-pro, avec un peu moins de pression comme tu l’as dit, te convient mieux ?
Non, l’objectif est quand même de retrouver le monde professionnel. Mais je pense que c’était le milieu qu’il me fallait à ce moment-là de ma carrière pour pouvoir me remettre et me relancer comme il faut. Je pense que je suis vraiment bien tombé ici.
Avec ta jeune expérience, quels conseils souhaiterais-tu donner aux jeunes joueurs pour réussir leur passage entre le centre de formation et les équipes séniors ?
Pour réussir le passage entre le centre de formation, ou le monde jeune, et le monde sénior, je n’ai pas vraiment de conseils à donner. Par contre, le conseil que je pourrais donner, c’est que même si on a l’impression que c’est foutu, que c’est terminé parce qu’on est blessé ou qu’on ne compte plus forcément sur nous, il ne faut pas lâcher car il y a forcément quelque chose de mieux pour nous qui nous attend ailleurs. C’est juste le message que je pourrais donner.